Histoire

Ce fut en 1602…

Plongez dans l’histoire de l’Escalade et découvrez des anecdotes !

On ignore quel a été le cheminement exact des troupes du duc de Savoie à travers l’actuel territoire genevois. Se basant sur des sources écrites, des données topographiques ou toponymiques, certains chercheurs ont néanmoins proposé plusieurs parcours probables.

Nous vous soumettons ici celui de Jean-Jacques Deriaz, un habitant de Conches passionné par l’histoire de sa région.

1. Le château des Terreaux*, situé en France, juste avant la douane de Fossard. Le Conseil de Genève mentionne dans sa séance du 16 décembre 1602 que des munitions et des blessés ont été laissés aux Terreaux par les Savoyards.

2. Depuis le château des Terreaux, le terrain descend en pente douce vers le Foron. C’est à cet endroit que les Savoyards franchissent la rivière.

3. Ayant passé le hameau de Fossard, la troupe évite celui de Villette en coupant à travers champs.

4. Après avoir franchi la Seymaz, les Savoyards se dirigent vers l’Arve en traversant le grand champ situé actuellement entre le pont de Sierne et l’annexe du Musée d’ethnographie.

5. La troupe commence à longer l’Arve. Le champ que l’on voit sur la photo est situé à peu près en-dessous de l’actuel bureau postal de Conches.

6. Les Savoyards empruntent le chemin de l’Escalade pour se diriger vers Plainpalais. Ce nom figure déjà sur un plan du XVIIIe siècle. Cette dénomination est-elle due à une tradition orale de l’événement qui s’est transmise de génération en génération ou simplement à la forte pente du chemin?

7. Quai Ernest-Ansermet. Le gros des troupes s’arrête à Plainpalais tandis que le groupe de Savoyards chargé de pénétrer dans Genève poursuit sa route.

8. Rue du Stand. Le bruit du Rhône et des moulins ainsi que de fortes haies couvrent l’approche des Savoyards.

9. On situe le point d’attaque des Savoyards à peu près au milieu de la rue de la Corraterie.

Source : République et Canton de Genève

Les Fortifications

En 1560, Bartholoméo Passone fut envoyé à Genève par le duc de Savoie afin de lever secrètement un plan des fortifications de Genève. Satisfait de son travail, le duc voulut ensuite qu’il espionnât l’intérieur de la ville. Passone ayant refusé la chose, il fut fait prisonnier mais parvint à s’évader. Se sentant en danger, il adopta la religion réformée et se réfugia à Genève où il fut accepté en 1568 comme habitant. C’est à la demande du Conseil de Genève que Passone refit de mémoire le plan (à droite) qu’il avait présenté au duc de Savoie huit ans auparavant (AEG, P.H. 1860 bis).

Au lendemain de l’Escalade, les autorités, conscientes des faiblesses des fortifications, entreprirent de perfectionner l’enceinte de Genève. Les fortifications telles qu’elles étaient en 1602 sont en brun foncé. Les autres ouvrages en clair sont des projets (AEG, PH 2374).

L’opération de l’Escalade fut minutieusement préparée. Des plans manuscrits de Genève, dressés avant 1602 par des espions savoyards et qui se trouvent aujourd’hui aux Archives de Turin sont là pour en témoigner. La décision de porter l’attaque sur le front de Plainpalais, et plus précisément au rempart de la Corraterie, ne fut pas le fruit du hasard: une partie de la ville moins surveillée, parce que mieux fortifiée, un mur relativement bas, de six à sept mètres, la proximité du Rhône et de ses moulins dont le bruit couvre l’approche des assaillants sont autant d’éléments qui, sans doute, motivèrent ce choix.

L’objectif principal du «commando» de Savoyards qui franchit les murailles était de se rendre maître de la Porte-Neuve et de la tenir le temps nécessaire pour la faire sauter. L’opération réussie, le gros des troupes, stationné à Plainpalais, devait investir la ville en pénétrant par cette brèche.

Source : République et Canton de Genève

Plan de Jean-Jacques Deriaz, un habitant de Conches passionné par l’histoire de sa région. Le tracé du parcours présumé des Savoyards est reproduit sur un plan de Jacques-Barthélemy Micheli du Crest, dressé vers 1730 environ. Si le paysage a peu changé depuis 1602, les fortifications ne sont en revanche plus les mêmes. Les numéros renvoient aux lieux.

*Le château des Terreaux (ou château de Châtillon)

Construit entre le XIVe siècle et le XVe siècle, le château des Terreaux (ou de Châtillon), était situé en contrebas du château d’Étrembières. Il appartenait à l’origine aux sires du Faucigny. En 1474, il est cédé à Pierre de Châtillon lors de son mariage avec Marguerite de Gerbais. Sans descendance, la place forte des Terreaux passe en 1530 entre les mains de Marius d’Arenthon.

En 1654, il est cédé en dot de mariage à François-Marie de la Fléchère, seigneur de Bellegarde, qui épouse Marie-Claudine d’Arenthon, nièce du prince évêque de Genève Jean d’Arenthon d’Alex.

Son dernier propriétaire, Pierre-Claude de la Fléchère, né dans ce château en 1722, seigneur de Châtillon, de Symond et de Sierne, devient Comte de Veyrier en 1770. Il abandonne dès lors le Château des Terreaux – qui tombe progressivement en ruines – et se fait construire une nouvelle demeure dans son nouveau fief.

Source : Etrembieres.fr